Déclaration CAPN SAENES Mobilité
du 20 mars 2018

Déclaration CAPN SAENES Mobilité
du 20 mars 2018

Cette commission administrative paritaire nationale est la plus importante du calendrier social de l’année pour les SAENES. Elle est importante pour nos collègues du ministère qui durant des mois préparent les différents mouvements, pas uniquement celui des secrétaires, mais également celui des attachés. Qu’ils soient tous, quels que soient leurs postes, remerciés.
Importante pour nous aussi, commissaires paritaires, puisqu’à l’image des services, nous y travaillons depuis la fin décembre.

A&I-UNSA est attaché aux commissions administratives paritaires ! Qu’elles soient académiques ou nationales. Nous nous opposerons fermement à toute tentative d’amoindrissement de leur rôle ! Nous le disons et nous le ferons ! C’est la défense des intérêts de nos collègues qui est en jeu.
Et pourtant, force est de constater que les attaques ne manquent pas par :
– La suppression des bonifications (dispositif certes imparfait)
– L’influence grandissante de la BIEP (bourse interministérielle de l’emploi public) qui ne se contente plus de compléter le mouvement des CAP, conformément à son objectif initial, mais qui s’y substitue de plus en plus fréquemment. Les conséquences sont très inquiétantes dans certaines académies où l’on favorise « le carnet d’adresses » au détriment de la transparence, de l’équité voire de la compétence.
– Les mouvements des COM et des Grands Etablissements qui échappent à la CAPN soit la quasi-totalité de la 29ème base.
– L’avancement et les promotions, avec des ratios pro/pro indigents qui désespèrent tous les ans un peu plus nos collègues.

Oui, nous sommes attachés à la vie des Commissions Administratives Paritaires, ici et partout.

Lors de l’audience que Madame Wagner nous a accordé il y a quelques semaines et où vous étiez présente madame la présidente, nous avons attiré votre attention sur un certain relâchement dans la conduite de cette commission et cela depuis plusieurs années. Nous pensons avoir été entendus et vous avez notre confiance. Nous et ceux qui suivront, resteront très attentifs.

Nous sommes attachés à la vie de cette instance paritaire qui peut, qui doit évoluer pour, peut-être, être pérenne.  A&I-UNSA est force de propositions :

•    en réclamant depuis des années un mouvement bi-annuel, à l’instar de ce qui se pratique dans d’autres administrations…une réponse à la nécessaire adéquation entre vie professionnelle et vie personnelle.
•    En étant favorable à un CIGEM des B qui respecterait une égalité de traitement aussi bien dans notre propre administration que dans les autres ministères.
•    En réclamant des CAPI (commission administrative paritaire interministérielle) qui garantiraient un traitement équitable pour tous les collègues.
•    En réclamant une augmentation sensible des ratios promus/promouvables. Nous ne sommes pas crédibles en proposant des évolutions de carrières aussi étriquées.
•    En exigeant enfin la transparence et la cohérence, s’opposant ainsi à l’opacité et au « tripatouillage » d’une BIEP libérale et sauvage.
Nos collègues Jeunesse et Sport, par exemple, pour qui la BIEP est devenue prédominante dans les ministères sociaux, peuvent témoigner de la qualité de l’accompagnement à la mobilité des CAP de l’Education Nationale en opposition au mercato de la BIEP.
Croyez-vous, madame la présidente, que notre ministère montre de la cohérence avec un régime indemnitaire anarchique et différent entre les académies ayant parfois pour conséquence, une perte financière pouvant atteindre des centaines d’euros ?

Croyez-vous madame la présidente que nous gagnons en crédibilité lorsque nous confions à une ou deux personnes le recrutement des personnels sur des postes profilés, privant ainsi la CAP de ses prérogatives ?

Nous vous mettons en garde. Les tentations sont grandes et les essais peuvent être transformés. Il est facile et aisé pour un gouvernement de dénoncer l’immobilisme des fonctionnaires et le fonctionnement soi-disant archaïque de la Fonction Publique lorsque l’employeur cautionne de telles incohérences.
Ne soyez pas, par omission ou passivité, complices de ces tentations.

Nous vous ferons grâce de toutes les réformes auxquelles les personnels ont dû s’adapter.
–    Des évolutions informatiques avec des outils fournis bien souvent peu performants, quelquefois incomplets ou diffusés de manière brutale et qu’il nous a fallu néanmoins utiliser sans formation.
–    Des multiples restructurations ou mutualisations subies car souvent pilotées par un souci simplement comptable de suppressions de postes.

A&I-UNSA est une organisation réformiste. Contrairement à d’autres, nous avons souvent considéré qu’un petit pas (certes petit, trop petit) permettait cependant d’avancer. En cela, nous montrons que la fonction publique n’est pas cette « masse inerte », hostile et frileuse, adjectifs caricaturaux si souvent utilisés.
Non, Mesdames et Messieurs, contrairement à ce que le gouvernement veut faire croire aux citoyens, la Fonction Publique est loin d’avoir été un long fleuve tranquille sur lequel auraient navigué des fonctionnaires nantis et « plan-plan » durant ces deux dernières décennies !

Nous pouvons aussi nous attarder quelque peu sur le sort des SAENES.
Sur le PPCR des B. Ce dispositif que nous avons approuvé, est désormais gelé pour tous. C’est plus que regrettable car le gain fort minime que nous pouvions engranger était justement prévu pour 2018. Les B : un Corps sacrifié sur l’autel de l’austérité budgétaire.
Sur les requalifications de B en A : Elles sont terminées. Selon vous, objectif atteint ! Nous vous proposons d’aller expliquer cela à nos collègues qui depuis des années exercent des missions relevant du corps supérieur selon le RIME et le REME dans tous les secteurs.
Régulièrement, nous vous interpelons sur l’absence de vision pour notre corps, de projet. Nous sommes persévérants : nous poursuivrons dans cette voie, c’est pour cela que nos collègues nous font confiance.

Relativement à l’ordre du jour de cette CAPN, nous déplorons la poursuite d’une lente érosion du nombre de postes proposés. Nous saluons cependant les efforts réalisés par certaines académies qui ont affiché des postes précis : Créteil, Paris, Versailles. Cela devrait servir d’exemple à toutes les académies déficitaires. Nous sommes interpelés par la diminution de l’offre dans certaines d’entre-elles : Besançon, Poitiers, Toulouse ou Nancy-Metz.
Nous nous étonnons de l’augmentation des postes profilés dans l’enseignement scolaire et plus particulièrement des postes de secrétaires de circonscription. Pouvez-vous nous en apporter la justification ?

Enfin, l’absence de postes dans certains territoires ne peut que nous interpeler. A quoi bon un CIMM (Centre Intérêt Matériel et Moraux) s’il n’y a pas de postes !

Concernant les grands établissements, nous constatons qu’il n’y a plus aucun poste proposé au mouvement inter académique. La publication à la BIEP d’un poste au CNOUS pourvu par un détachement est une provocation !

Concernant le mouvement des COM, nous avons tout d’abord une pensée pour les collègues de Mayotte au vu du contexte actuel particulièrement difficile professionnellement et personnellement. Au vu des documents de travail, nous vous demandons de vous rapprocher de toute urgence des services de Mayotte afin d’apporter une aide pour solutionner la mobilité et la gestion des carrières. Pour Wallis et Futuna, nous ne pouvons pas accepter que le mouvement inter académique se limite à un mouvement intra académique. Nous déplorons enfin l’absence totale de mouvement pour la Polynésie Française et la Nouvelle Calédonie.

Madame la présidente, lors de notre audience avec madame WAGNER, nous avons évoqué bien des points et insisté sur le malaise que nous ressentions et que ressentent nos collègues dans les académies.
Nous avons convenu de repartir sur des bases nouvelles, conformes à ce qui est attendu. A savoir, le respect, la considération, l’esprit de dialogue dans un climat serein. Ce n’est pas à nous que cela est dû, mais à tous les collègues que nous représentons.
La qualité du débat est directement liée à la qualité des sujets abordés. Soyez persuadée qu’A&I-UNSA reste scrupuleusement attaché à la qualité du dialogue social, ceux qui pourraient en douter sont dans l’erreur.
Soyez également persuadée que nous sommes profondément attachés à un service public de qualité pour tous.

Les commissaires paritaires nationaux SAENES A&I UNSA