Revue 117 : Éditorial de Jean-Marc Bœuf, secrétaire général

Revue 117 : Éditorial de Jean-Marc Bœuf, secrétaire général

Le terme « adulescent » est un mot valise qui désigne un état qui s’achèverait aux alentours des trente ans et qui se caractériserait par le fait d’être un « Jeune adulte qui continue à avoir un comportement
comparable à celui qu’ont généralement les adolescents »
(Définition Larousse).
Si nous prenons la liberté d’appliquer ce mot à ce que nous sommes, un syndicat, A&I UNSA né il y a 30 ans de la fusion de deux syndicats de l’ancienne FEN, le SNAU et le SNIEN, en aurait donc aujourd’hui fini avec cet état d’immaturité prolongée au-delà de l’âge légal…
Il n’en est rien, car cet état n’a jamais été.
Ce que vous lirez dans cette revue sous la plume vive et acérée de Charles Dauvergne et Jean-Yves Rocca, qui assumèrent le secrétariat général de notre syndicat pendant 18 ans à la suite de son fondateur Marc Ripoll, témoigne en effet de toute autre chose.
Analyse lucide des rapports de force, maturité des choix, volonté sans faille
de les assumer… Dès l’aube de son existence, A&I UNSA fut cet adulte, riche du passé de ses parents et avide de mieux encore enrichir leur héritage.
Demain, nous serons confronté·es à bien des défis.
Celui d’une énième réforme de la Fonction publique, annoncée sous les auspices du « mérite », présenté comme l’Alpha et l’Omega de l’efficacité de la Fonction publique, et dans lequel il n’est pas interdit de lire en creux l’affirmation démagogique que du mérite, il y en aurait actuellement bien peu.
Celui du temps de travail, avec des attaques en règles contre la circulaire n° 2002-007 du 21 janvier 2002 au prétexte qu’elle tricherait éhontément avec la règle des 1607 heures, ces attaques – à démontrer – faisant bien entendu abstraction du contexte, celui du retard indemnitaire important de notre filière, retard qui, en dépit de la négociation réussie du « relevé de décisions », n’a pas encore été résorbé, notamment pour les collègues exerçant dans l’enseignement supérieur.
Celui, enfin, d’une énième décentralisation qui réaffirmerait que l’adjoint·e gestionnaire
d’EPLE, devenu·e secrétaire général·e, est résolument attaché·e à l’immeuble appartenant à la collectivité. Outre le fait que cette « chosification » de femmes et d’hommes, au gré des lubies politiques, est choquante, on oublie à dessein que l’affectataire dudit immeuble est l’État, que la mission principale exercée en EPLE est une mission de l’État. Cherchez l’erreur.
Trois défis, qui s’ajoutent à la défense quotidienne des collègues confronté·es à tout ce qui fait mal, arbitraire et perte de sens des missions. Et bien face à ce mal, du haut de nos trente ans, nous tâcherons de faire le mieux, qui est encore, en dépit de tout ce que peut en dire l’adage populaire, la meilleure façon de faire le bien.