Congrès 2021
le projet motion d’orientation 2021-2025

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Plus que jamais actrices et acteurs

du changement.

« Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie »

Paul VALERY

 « Je suis pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté »

Antonio Gramsci

La crise sanitaire dont les effets délétères sur la société ne sont pas encore totalement connus et mesurés est l’évènement majeur qui nous a contraint au report d’un an de notre congrès. Plus que jamais, face à l’isolement des collègues enfermé∙es dans le travail à distance, plus que jamais pour la défense des intérêts matériels et moraux de tous nos collègues, adjoint∙es, secrétaires, attaché∙es, plus que jamais face aux atermoiements voire aux contradictions d’une action gouvernementale qui semble parfois ballotée par les évènements, le syndicalisme qu’incarne A&I UNSA doit faire entendre sa voix. La loi de transformation de la fonction publique n’a pas encore produit tous ses effets et la réforme des retraites n’est sans doute que partie remise. Plus que jamais, dans un contexte de crise morale sociale et économique, A&I UNSA doit réaffirmer ses valeurs, réinterroger ses pratiques, réinventer son syndicalisme.  

Réaffirmer nos valeurs

Quoi qu’il en soit, le socle de nos valeurs est toujours là, que cela soit par l’ancrage international (l’UNSA au sein de la CES- confédération européenne des syndicats-, l’UNSA fonction publique au sein de l’EPSU -european federation of service public union- l’UNSA Education au sein de l’IE –internationale de l’éducation) ou dans la réaffirmation des valeurs républicaines. Nous ne pouvons ici que reprendre ce que nous avions développé en 2016 : Solidarité, laïcité et humanisme s’imposent comme le complément naturel et indispensable du triptyque républicain : liberté, égalité, fraternité. Et la revitalisation de la démocratie sociale (et économique) reste un objectif majeur. A 6 ans des tragiques évènements de 2015, aurions-nous oublié ce que démocratie veut dire ?  Plus que jamais, Il nous faut résister au piège des réponses simplistes qui évitent de poser les questions justes.

Réinterroger nos pratiques

Et les réponses simplistes, nous y sommes tous les jours confrontés. Le conflit sur les retraites, qui en fonction des choix gouvernementaux à venir pourrait réapparaître, nous a conduit à interroger ce qui fait qu’à l’UNSA nous sommes « libres ensembles », souvent simultanément dans la négociation et dans l’action, sachant que négocier, c’est encore agir.

L’exercice est difficile, au risque parfois de l’incompréhension. C’est bien de cette complexité qu’il faut prendre la mesure : être réformiste ça ne peut pas vouloir dire accepter toutes les réformes, être progressiste ça ne peut pas signifier tout sacrifier à un progrès autoproclamé, négocier c’est parfois se réserver le droit de dire non, et, suivant les circonstances, les réponses ne seront pas toujours les mêmes.

En conséquence, l’éthique qui doit guider notre action, pour reprendre la célèbre distinction opérée par Max Weber, c’est l’éthique de responsabilité plutôt que l’éthique de conviction.

Être un syndicat responsable, ce n’est pas trahir ses valeurs en acceptant et en s’adaptant à tous les aléas du politique – notre attitude sans ambiguïtés vis-à-vis des extrêmes en a toujours témoigné – mais, plus que jamais, c’est refuser qu’au nom de convictions affirmées comme intangibles, on cède à la politique du « tout ou rien » qui, bien souvent, ne conduit qu’au « rien ».

Réinventer notre syndicalisme

Dans l’équilibre interne entre syndicats et fédérations, les réformes successives de la représentativité ont renforcé les fédérations et unions. En conséquence le rôle des syndicalistes, notamment des commissaires paritaires qui restent les représentant∙es naturel∙les des personnels doit être repensé et renforcé, car les fédérations ne sont rien sans les syndicats qui demeurent au fondement de leur représentativité. Il est notamment impératif que nos représentant∙es soient très présent∙es dans les futures instances de dialogue social, que ce soit comme élu∙es ou comme expert∙es. Le travail que nous avons entrepris à l’occasion de la campagne de mobilité 2020/2021 doit en être un des modèles placés sous le signe du volontarisme combatif. Il devra être prolongé par une réflexion approfondie sur les services à rendre aux adhérent∙es. Plus que jamais, disponible pour toutes et tous ET au service de ses adhérent∙es : tel doit être la ligne de conduite de notre syndicat.

Plus que jamais, faire de chacun et chacune, l’acteur∙actrice du changement, l’acteur∙actrice de son propre changement

 Il en est du syndicaliste comme du Sisyphe d’Albert Camus, condamné à éternellement pousser un rocher qui chaque fois redescend : il faut l’imaginer heureux.

Car Sisyphe, ce n’est pas l’échec.

Car Sisyphe, nous enseigne Camus, bâtit un « univers désormais sans maître ».

Nous combattrons la volonté du pouvoir quel qu’il soit de coucher les syndicalistes sur un lit de Procuste pour mieux les conformer à ses désirs : trop longs on les raccourcit, trop courts on les allonge.

Ni trop long ni trop court, notre syndicalisme doit être à la juste taille pour une action efficace et déterminée au service de tous nos collègues.

Le changement nous est imposé ?

Plus que jamais, changeons le changement !