Délestage dans les établissements scolaires : la fée électricité n’a pas de baguette magique !

Délestage dans les établissements scolaires : la fée électricité n’a pas de baguette magique !

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Le 2 décembre, le ministère de l’Education nationale et de la jeunesse a réuni les organisations syndicales pour leur annoncer que les établissements scolaires, dans le cadre du plan de crise établi par la Première ministre, étaient susceptibles de subir des coupures d’électricité à compter de janvier 2023 et que des instructions suivraient.

Même si ces coupures semblent devoir être strictement circonscrites « deux heures au maximum, le matin ou après 18 h », elles entraineront une fermeture de l’établissement aux élèves avec les soucis que cela posera aux parents, aux personnels et au-delà à l’ensemble des personnes et services qui gravitent autour des établissements scolaires. C’est pour cela que la délégation UNSA éducation, à laquelle participait A&I UNSA, a déclaré qu’elle aurait souhaité l’exclusion des établissements et des écoles de ce délestage car cela va se répercuter sur le reste de la société.

En effet, le gouvernement semble oublier que les établissements scolaires sont des ensembles immobiliers complexes, comprenant des équipements (chaufferie, ascenseur, système de sécurité incendie avec désenfumage…) qui participent tous de l’accueil et de la sécurité des personnes et qui impliquent des procédures précises de remise en fonction nécessitant parfois des interventions extérieures. Lorsque l’électricité revient, il ne suffit pas de tourner un bouton pour que tout refonctionne !

Cela, les personnels de direction, les adjointes et adjoints gestionnaires et les personnels administratifs des collèges et lycées le savent. Cela est vrai également des directeurs-ices des écoles primaires et maternelles mais ils risquent d’être, en absence d’équipes d’administration, plus démunies.

Dans ces circonstances, le ministère semble se souvenir que les questions énergétiques avec l’accueil et la sécurité des personnes et des biens sont une part importante des métiers des personnels administratifs en EPLE, puisque adjointes et adjoints gestionnaires ont reçu dernièrement ès qualité une lettre les incitant à œuvrer pour la sobriété énergétique. C’est bien, et le ministère devrait s’en souvenir à chaque occasion. En conséquence, les notices à venir sur la conduite à tenir en cas de délestage devront bien être adressées aux « équipes » de direction, pas simplement aux « personnels » de direction : il en va de la meilleure efficacité du dispositif.

Une nouvelle fois, après la crise COVID, les personnels des établissements scolaires risquent d’être contraints d’agir dans l’urgence.

A l’heure où certaines collectivités locales cherchent à toute force à imposer leur autorité fonctionnelle sur les adjointes et adjoints gestionnaires des EPLE, elles feraient mieux de mettre à profit cette nouvelle épreuve pour mettre en œuvre une autorité rationnelle, dénuée de calcul politique à courte vue, respectueuse des compétences et métiers de toutes et tous, en véritable partenariat avec les équipes de tous les établissements scolaires quels que soient leurs statuts.

Sur ce sujet comme sur les autres, A&I UNSA reste et restera l’allié des adjoint-es secrétaires et attaché-es confronté-es aux difficultés du quotidien, pour Aujourd’hui & pour demaIn.   

A Pantin, le 5 décembre 2022

Jean-Marc BŒUF

Secrétaire général A&I-UNSA