La ligne rouge

La ligne rouge

Monsieur Dussopt, secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Action et des Comptes publics, serait presque offusqué de tant d’audace. Augmenter le point d’indice, comme lui demande l’UNSA et la majorité des organisations syndicales de la fonction publique ? Vous n’y pensez pas ! Cela coûterait 5 milliards ! Quant au reste, n’y songez même pas.

Dans ce contexte, les quasi-invisibles que sont les personnels administratifs devraient presque se réjouir, à l’Éducation nationale, de n’avoir « que » 400 postes supprimés au budget 2019. Il parait en effet que c’est le moins pire du pire car, comme dirait M. Griveaux, porte-parole du gouvernement, moins plus moins ça fait plus et le meilleur du pire est à venir : certains bons esprits parlent de 20 000 postes qu’il faudrait supprimer. En effet ça fait plus. Beaucoup plus.

À l’exception des policiers, auxquels l’État doit, excusez du peu, la bagatelle de 175 millions d’euro d’heures supplémentaires, les serviteurs de l’État, toujours moins nombreux, seront donc condamnés à faire la danse devant le buffet qu’ils contribuent à garnir chaque jour.

Mais quand le maître ne sait pas tenir la maison, quand il laisse 38 milliards d’impôts par an – dixit Le Figaro – s’évader par la porte qu’il a laissé ouverte, il n’a pas de leçons à donner à ses serviteurs.

Les miettes concédées aux salariés par ce gouvernement sous forme de prime de ceci ou de cela dont on nous dit qu’elles pourraient également bénéficier aux fonctionnaires seront toujours prises dans la même poche : celles de ceux, citoyens et entreprises, qui payent l’impôt.

Il existe trois couleurs primaires. Le gouvernement a pris un carton jaune. Le président a essayé d’y opposer le bleu, bleu délavé d’un ciel d’après orage.

Reste le rouge. C’est la couleur d’A&I UNSA. Si le rouge doit devenir la couleur de l’exaspération de nos collègues, A&I, dans le respect dû à la République, le portera.

Pantin, le 21 décembre 2018

Jean-Marc Bœuf

Secrétaire général