Le silence de la froideur et de l’indifférence

Le silence de la froideur et de l’indifférence

Les personnels C, B, A de la filière administrative au sein des ministères éducatifs vont vivre un de ces paradoxes dont leurs ministres ont parfois le secret : ils vont bénéficier d’un plan de revalorisation- requalification qui s’adressent à tous… Sauf à certains.

Jean-Michel Blanquer a en effet tenu ses engagements vis-à-vis d’A&I UNSA. Par courrier en date du 28 mai, il acte un certain nombre de mesures qui concernent les corps d’adjoints de secrétaires et d’attachés qui ont vocation à occuper indifféremment des emplois à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur. Problème : pour celles et ceux qui exercent dans l’enseignement supérieur, les mesures actées demeureront une virtualité.

A l’issue d’une réunion au ministère, nous avions titré à propos de nos collègues exerçant dans l’enseignement supérieur : «Alors l’AENES vous la mettez sur la banquise ? » cette image boréale que l’on pourrait trouver excessive a le mérite de bien illustrer la froideur de l’indifférence avec laquelle les personnels administratifs sont traités, en dépit même des propos de Madame la ministre qui dans son courrier du 5 février 2021 appelait son cabinet et la DGRH commune à veiller à la cohérence des mesures entre l’éducation nationale et les établissements d’enseignement supérieur, notamment, je cite, « quant à la situation indemnitaire » et « à la structure des emplois « .

La situation des personnels administratifs au sein d’établissements à notre sens parfois excessivement autonomes depuis la LRU est variable et complexe, avec de fortes disparités difficilement justifiables.

A l’heure où la mise en œuvre du protocole pour l’enseignement et la recherche va exiger au sein des établissements la mobilisation de toutes et de tous, ce message très négatif laisse mal augurer des choses vis-à-vis de personnels qui risquent d’être fortement démotivés.

Madame la ministre dans son expression du 5 février a semble-t-il été mal entendue : elle a donc été mal obéie. Peut-être faudrait-il commencer par ça.