Le temps de travail effectif est-il vraiment de 1607 heures dans les services ?

Le temps de travail effectif est-il vraiment de 1607 heures dans les services ?

Le temps de travail des personnels administratifs du ministère l’Education nationale et de la Jeunesse est ces derniers temps régulièrement remis en question. Sur le papier, dans nos emplois du temps les 1607 heures apparaissent bien. Pause de 20 mn, jours fractionnés, …, nous n’aurions pas le même régime que les autres agents de la Fonction publique.

Mais compte-t-on réellement la totalité de ce temps de travail effectué ?

Nous constatons aujourd’hui dans bon nombre de services, les personnels étant tous ou presque équipé pour télétravailler, qu’ils sont nombreux à accéder à leur espace de travail en dehors des plages horaires prévues à leur emploi du temps. Ils œuvrent pour certains tôt le matin, tard le soir, le week-end au détriment de leur vie privée et familiale.

On l’a sûrement tous fait un jour pour une urgence, un pic d’activité, mais c’est devenu pour certains agents une obligation. Submergés par la masse de travail et par conscience professionnelle, ils sont rentrés dans ce tunnel sans pouvoir en sortir. On nous demande toujours plus, on accepte toujours plus. Ce travail en sous-marin est connu de notre employeur, mais a-t-il conscience de son ampleur ?

Le témoignage de collègues exerçant en service académique de gestion des AESH est plus qu’inquiétant et très révélateur. Avant ou après leur prise de poste, le week-end, ils œuvrent pour tenter d’absorber la masse de dossiers depuis plus de 2 ans. Seulement 2 semaines de congés l’été, un CET qui explose et surtout une fatigue qui s’accumule. Les burn-out sont proches, parfois déjà présents.

Notre employeur connait ces situations, il condamne même parfois ces pratiques, mais il connait aussi l’engagement et le professionnalisme des personnels administratifs. Quand il conseille la déconnexion, notre employeur se couvre juste car il ne met rien en place pour y remédier.

Nous aurions pu penser à une avancée lorsque les gestionnaires RenoiRH ont dernièrement reçu un mail leur indiquant que le serveur sera fermé du 15 juin au 15 septembre en semaine de 21h10 à 6h50 et le week-end du vendredi 21h10 au lundi 6h50.

Mais ce n’est en fait pas du tout dans un souci de droit à la déconnexion mais uniquement pour limiter le temps d’exposition à d’éventuelles attaques informatiques pendant les JO.

La réaction des collègues à ce message est très révélatrice :

« Mais comment va-t-on faire pour assurer la rentrée ? »

« Nous n’y arriverons jamais ! »

Les retards de paie pour agents recrutés en septembre et gérés sur RenoiRH risquent à nouveau d’être importants à cette rentrée 2024. Si tel était le cas, ils mettraient en lumière le travail dissimulé des personnels qui n’ont que cette solution pour assurer le « bon » fonctionnement de notre administration.

A&I UNSA a bien conscience que, même si seulement deux services sont cités à titre d’exemples, un bon nombre de nos collègues exercent dans ces conditions au sein des services ministériels et déconcentrés.

Si notre employeur s’attaque à notre temps de travail, il faudra qu’il prenne en compte ce travail dissimulé pour lequel il est actuellement condamnable. Faut-il le lui rappeler ?