Édito La Revue n°95
Ne restons pas sur la grève !

Édito La Revue n°95
Ne restons pas sur la grève !

Lorsque vous lirez ces mots, nous saurons dans quelle mesure le mouvement de grève et de manifestation du 12 novembre, auquel l’UNSA Éducation a appelé dans le cadre d’une intersyndicale, aura été ou pas une réussite. Nous connaîtrons également l’ampleur du mouvement de protestation du 17 novembre. Ces deux mouvements semblent bien éloignés l’un de l’autre dans leurs objectifs et le second bien assombri par la récupération politique, pour ne pas dire politicienne.

Cependant, peut-être sont-ils tous deux à leur manière la conséquence de ce que Luc Bérille, secrétaire général de l’UNSA, synthétisait récemment de la manière suivante : « ce qui marque la politique d’Emmanuel Macron, c’est son caractère d’injustice sociale ». C’est ce constat, plus ou moins sensible ou douloureux suivant les cas, qui peut conduire à manifester et à faire grève, ne serait-ce parfois que par solidarité avec moins bien loti que soi. Mais au-delà de la défense des intérêts corporatistes il y a toujours, pour l’UNSA en tout cas, une forte dimension éthique et symbolique dans l’action collective. Pour nous, le 12 novembre était une de ces circonstances qui veut que, face à un gouvernement qui n’entend pas ou ne veut pas entendre, on hausse le ton.

Mais la grève n’est pas une fin en soi car, en matière de lutte salariale, elle implique de pouvoir soutenir un paradoxe : s’obliger à gagner moins dans l’hypothèse de gagner plus. Toutes les organisations syndicales sont, à un moment donné, confrontées à cette question : Quel sens donner à la grève ? Comment prolonger l’action ? Et comment, voulant prolonger l’action, puis-je être certain
que les salariés, les fonctionnaires, mes collègues se reconnaitront et me suivront dans l’action ? Quelles que puissent être les prétentions d’un syndicat, il devra toujours revenir vers ses mandants.

Le moment est venu. A&I UNSA sollicite, à partir du 29 novembre, vos suffrages. Les défis qui se présentent à nous sont nombreux : reconnaissance des métiers, requalifications des emplois, réévaluation et équité indemnitaire… À l’heure où il est de bon ton chez certains de disqualifier à nouveau les agents publics, titulaires et contractuels, nous avons choisi non pas l’orgueil, mais la fierté. Dans l’Enseignement scolaire, dans l’Enseignement supérieur, à Jeunesse et Sports, de toutes catégories, de tous grades, C, B, A, adjoints, secrétaires, attachés, j’aime mon métier, le revendique, le défends et le promeus.

C’est d’un bord de Seine que jadis naquit la « grève ». Ne restons pas sur la grève à contempler les eaux, leurs reflets, leurs écumes, leurs remous et autres tourbillons … Agissons !

Dès le 29 novembre et au plus tard le 6 décembre, votons et faisons voter UNSA et A&I UNSA.

 

Jean-Marc Boeuf

Secrétaire général A&I UNSA