Parcoursup, parcours du combattant ?

Parcoursup, parcours du combattant ?

Depuis le début du mois de février, les universités françaises connaissent un mouvement des étudiants et des personnels contre la loi ORE*.

 

Cette loi modifie les conditions d’accès à l’enseignement supérieur. Si elle propose de vraies avancées pour accompagner la diversité des publics et leur permettre une meilleure intégration dans les cursus de formation supérieure, elle instaure également, par le tri des lycéens, des modalités permettant la sélection des étudiants en fonction de leur profil académique.

 

Accueillir tous les étudiants et les accompagner dans une perspective de réussite et d’insertion professionnelle doit rester un des défis de l’enseignement supérieur public, de démocratisation et d’émancipation pour la jeunesse. Cette ambition n’est possible qu’en garantissant réellement l’accès des futurs ­bacheliers aux formations auxquelles ils aspirent.

 

Ouvrir des négociations pour sortir de l’impasse : c’est la demande de certains présidents d’université,. Regrettant que le manque de moyens pose le « problème éthique » du tri des dossiers, ils estiment que seule une concertation sur les modalités de mise en œuvre concrète de Parcoursup peut apaiser la situation de blocage.

 

 

Le légitime mécontentement exprimé par la communauté des personnels et des étudiants depuis plusieurs semaines touche de nombreuses universités et bloque complètement certaines d’entre-elles. L’arrêt ou la perturbation des activités dans ces établissements fait peser de très lourdes menaces sur le bon déroulement des activités pédagogiques et met en péril la tenue des examens de fin d’année.

 

 

Pour arriver à mettre en place ce nouveau dispositif dans tous les établissements français pour la prochaine rentrée, cela suppose avant tout que des moyens humains et financiers soient à la hauteur de cet objectif alors que la plupart des universités gèlent des postes d’enseignants-chercheurs et de personnels BIATSS (qui semblent être souvent les oubliés du nouveau dispositif) pour simplement maintenir les budgets à l’équilibre.

 

C’est le sens de la motion votée à l’unanimité par le CNESER dont l’UNSA Éducation le mardi 15 mai 2018.

 

* Loi ORE : loir relative à l’orientation et à la réussite des étudiants.