Paupérisation croissante des personnels administratifs, inacceptable pour A&I UNSA !

 Paupérisation croissante des personnels administratifs, inacceptable pour A&I UNSA !

Depuis octobre 2021 et par cinq décrets successifs, en moins de deux ans, le minimum de traitement de la grille de rémunération de la fonction publique a évolué de l’indice majoré 309 à 361. Cette progression indiciaire rapide de 52 points est en lien direct avec la forte inflation qui touche notre pays, amenant une augmentation régulière du SMIC.

Cette situation a pratiquement réduit à néant les acquis du protocole parcours professionnels carrières et rémunérations (PPCR) qui avait amené une certaine amélioration des déroulés de carrière des fonctionnaires entre 2016 et 2021. A&I UNSA avait alors estimé que le PPCR pour la catégorie B n’avait pas répondu aux attente légitimes de revalorisation indiciaire

La dernière revalorisation au 1er mai 2023 de l’indice minimum de traitement passant de 353 à 361 a concrétisé encore davantage ce que nous constatons chacun, à savoir un tassement généralisé des grilles indiciaires des trois catégories de fonctionnaires.

Les 8 premiers échelons sur 11 du grade d’adjoint administratif (C1), les cinq premiers échelons sur 12 du grade d’adjoint administratif principal de 2eme classe (AAP2- C2), les deux premiers échelons sur 10 du grade d’adjoint principal de 1er classe (AAP1-C3) et les 3 premiers échelons sur 13 du grade de SAENES de classe normale (B1), se retrouvent dorénavant au minimum fonction publique, ce qui est pour A&I UNSA inacceptable.

Pendant plusieurs années, malgré un changement d’échelon, les administratifs que vous êtes n’ont aucune progression de traitement : inconcevable !

Ainsi, pour la filière administrative à trois corps (adjoint administratif, SAENES, AAE), le déroulé de carrière en 99 échelons n’amène plus qu’une progression indiciaire globale de 611 points.

Le corps des adjoints administratifs, composé de trois grades et de 33 échelons, voit son évolution indiciaire réduite à 112 points d’indices (de l’indice 361 à 473). Le grade de recrutement par concours d’AAP2 a une évolution possible de seulement 59 points d’indice après 20 ans d’ancienneté, à partir de l’entrée dans le corps (de l’indice 361 à 420)

Le corps des SAENES, composé de trois grades et de 36 échelons, a une évolution indiciaire limitée à 226 points (indice 361 à 587). Le grade de SAENES classe normale voit son évolution possible limité à 142 points d’indice avec 26 ans d’ancienneté, à partir de l’entrée dans le corps (de l’indice 361 à 503).

Le corps des attachés d’administration de l’Etat (AAE) structuré également trois grades, voit l’écart indiciaire de début de carrière avec le minimum fonction publique réduit à 29 points. L’évolution de carrière est de 582 points (de l’indice 390 à la HEA indice 972).

A cela s’ajoute la stagnation de la valeur du point d’indice. En effet, depuis le 1er juillet 2022 la valeur du point d’indice reste bloquée à 4,85003 € brut. Cette valeur n’a augmenté que de 4,7% en trois fois sur une période de 13 ans. Dans le même temps, l’inflation cumulée sur la période 2011 à 2023 est supérieure à plus de 20%. La perte de pouvoir d’achat des agents publics est donc très importante.

Evolution des grilles indiciaires de la filière administrative au 1er mai 2023

Corps/ gradesIndice 1er échelon Indice dernier échelon Progression indiciaire Nombre d’échelonsEvolution du montant brut en euros
Adjoint administratif     
Adjoint administratif (C1)36138221 points11101,85 €
Adjoint principal de 2eme classe (C2)36142059 points12286,15 €
Adjoint principal de 1ere classe (C3)361473112 points10543,20 €
SAENES     
SAENES CN (B1)361503142 points13688,70 €
SAENES CS (B2)363534173 points12839,05 €
SAENES CE (B3)392587195 points11945,76 €
AAE     
AAE390673283 points111 372,56 €
APAE500821321 points101 556,86 €
AAE HC655972317 points6+3 HEA1 537,46 €

Pour redonner de réelles perspectives de carrière aux agents de la fonction publique, il est plus qu’urgent d’ouvrir des négociations portant sur les rémunérations, les carrières et le pouvoir d’achat. De telles mesures, avec l’abandon de la retraite à 64 ans, sont par ailleurs indispensables pour de futures pensions décentes.

Pour A&I UNSA, la reconnaissance des agents, de leurs métiers et de leur engagement quotidien doit être une priorité absolue.