Prise de fonction en temps de COVID
un retour du terrain au Maroc

Prise de fonction en temps de COVID
un retour du terrain au Maroc

 Interview de Florence Pasquiers Secrétaire générale du pôle Fes-Meknès et Annie Vieira Secrétaire générale du pôle de Tanger. Propos reccueillis par Boris Faure Secrétaire national A&I UNSA en charge de l’Internationale et de l’Europe.

Nous avons souhaité interroger deux collègues en poste au Maroc. Florence et Annie nous donnent un regard de terrain qui sera utile au futur candidat du réseau AEFE ou aux collègues qui dans l’hexagone souhaitent se renseigner sur les conditions d’exercice professionnel hors de France.

En temps de Covid la fermeture des frontières peut être pénible à vivre, non ?

 « Nous n’avons plus vu nos familles en France depuis longtemps. Le système de santé publique au Maroc a des capacités d’accueil limitées et fermer les frontières est une manière de protéger le pays et ses habitants de l’épidémie. Dans les établissements français le port du masque est parfaitement respecté par les enseignants, les personnels et les élèves. En dehors de nos établissements le port du masque n’est pas effectif ».

« L’entraide et la solidarité entre collègues sont elles au rendez-vous ? »

« La qualité de l’accueil professionnel est à mettre en avant. Nous avons ici au Maroc un réseau qui permet une réelle entraide entre collègues. Nous fonctionnons étroitement avec les chefs d’établissement et faisons le lien avec l’agence comptable».

Sur la partie budgétaire on travaille en concertation pour prendre la mesure des nouveaux outils AEFE : On fonctionne en GBCP alors qu’en France on est en RCBC. On a des autorisations d’engagement et des crédits de paiements qui diffèrent de la France. On a la nécessité de percevoir les droits de scolarité dont nous sommes dépendants dans nos équilibres financiers. Et les procédures avec l’administration marocaine peuvent parfois se révéler ardues et il faut s’armer de patience ». 

Quelles sont les difficultés ou chausse-trappes professionnelles ?

« Il faut être vigilant sur certains points lors de la prise de fonction :

Un collègue agent comptable qui devient secrétaire général perd une partie de ses attributions. Cela peut désarçonner de perdre tout l’aspect comptable, le recouvrement, la présentation du compte financier. En revanche la partie RH devient le coeur du métier comme les constructions immobilières. Nous gérons des millions d’euros en opérations immobilières et on travaille en direct avec les services immobiliers à Paris, les programmistes et les architectes.  Il n’y plus que deux agents comptables (Maroc Sud et Maroc Nord) pour les cinq EGD du Maroc. On a 5 SG dans chacun des pôles depuis 2021. La société ici reste traditionnelle et si la vie est agréable être une femme seule n’est pas toujours évident. L’expérience professionnelle reste passionnante cependant !