Qualité de vie au travail dans des universités en profonde mutation

Qualité de vie au travail dans des universités en profonde mutation

Lire l’article en version pdf.

Un des 6 facteurs clés déterminants influençant la qualité de vie au travail est l’environnement physique de travail

Les universités font face à plusieurs problématiques :

  • L’augmentation du nombre d’étudiants depuis plusieurs années
  • Un parc vieillissant, vétuste, énergivore, mais également particulièrement étendu et disparate
  • La hausse des prix de l’énergie

Rappelons que depuis la loi Sarkozy-Pécresse de 2007 intitulée Libertés et Responsabilités des Universités (LRU) toutes les universités ont accèdé à l’autonomie dans les domaines budgétaire (article 50) et de gestion de leurs ressources humaines et qu’elles ont pu devenir propriétaires de leurs biens immobiliers.

La prise en compte du bien-être devrait de la même façon être l’un des piliers de la stratégie immobilière des universités tant pour les personnels que pour les étudiants

L’apport de lumière naturelle et les connexions vers l’extérieur, tout comme le confort thermique, l’acoustique et la qualité d’air, font ainsi partie des paramètres essentiels participant au bien-être, à la satisfaction des personnes travaillant dans ces locaux.

La rénovation et la construction de bâtiments universitaires apparaît comme un impératif dans un contexte de hausse des coûts de l’énergie et de crise climatique pour réduire leur impact carbone, la facture énergétique et améliorer les conditions de formation des étudiants et les conditions de travail des personnels.

Or, la plupart des établissements ne sont pas suffisamment armés pour le relever ce défi notamment d’un budget globalement insuffisant pour enrayer la dégradation du bâti.

Extrait du Rapport d’information du Sénat du 22/09/2021 :

La dotation allouée par l’État à l’entretien se révèle nettement inférieure aux besoins constatés. De surcroît, ces crédits ne sont pas sanctuarisés, puisqu’ils sont globalisés au sein de la subvention pour charges de service public versée aux opérateurs, les établissements déterminent ensuite librement les moyens réels qu’ils allouent à l’exploitation et l’entretien des bâtiments qui leurs sont confiés.

Le président de l’université de Strasbourg a lancé un pavé dans la mare en septembre 2022 en annonçant que son établissement sera fermé 2 semaines supplémentaires cet hiver, en raison du surcoût de l’énergie et vouloir ainsi maîtriser son budget.

Cette décision fortement médiatisée a forcé la ministre en charge de l’enseignement supérieur à recevoir le président de l’université et souhaité que ce ne soit pas le modèle adopté même si le gouvernement Borne prône la sobriété énergétique.

En effet, le télétravail et l’enseignement à distance ne sauraient être des solutions pérennes pour faire des économies d’énergie d’autant qu’il reste encore des traces du « distanciel » suite à la pandémie, qu’il s’agisse des étudiants ou des personnels enseignants ou autre qu’enseignants- BIATSS-.

Pour les personnels, l’expérience passée de la crise sanitaire et de la généralisation du télétravail qui l’a accompagnée a aussi mis en lumière les risques que le travail à distance représente pour la santé physique et mentale des salariés.

Dans son rapport sur les Personnels d’administration « les invisibles du système éducatif » QVT, Santé, Avenir professionnel 8404 C, B et A témoignent… Georges FOTINOS montre ainsi que près d’un tiers des personnels ne souhaite pas dans l’avenir utiliser le télétravail.

En l’absence de plan d’investissement de grande envergure il serait tentant pour les établissements d’enseignement supérieur de faire de la masse salariale une variable d’ajustement. Il nous revient de peser sur ces choix et montrer la volonté des personnels dans les instances qui seront renouvelées prochainement.

Faisons entendre la voix des invisibles dans l’ESR en décembre 2022.