Réforme de l’enseignement français à l’étranger : A&I UNSA reste sur sa faim

Réforme de l’enseignement français à l’étranger : A&I UNSA reste sur sa faim

Longtemps attendue, espérée ambitieuse, la réforme de l’AEFE est bel et bien là. Mais A&I UNSA reste sur sa faim. « Le compte n’y est pas » peut-on dire avec nos camarades de l’UNSA Éducation. Voilà hélas le verdict déceptif né de l’écoute des annonces faites en clôture  de la Conférence des Ambassadeurs par le Ministre des Affaires Étrangères et de l’Europe le 30 Août 2019.

Car c’est plus fort que nous, il a bien fallu sortir notre calculette : nous sommes un syndicat qui a dans ses rangs nombre de comptables émérites et compter et recompter est notre seconde nature. Ici, l’arithmétique des moyens est cruelle. Si les 20 millions d’euros d’augmentation du budget de l’agence en 2020 sont en soi une bonne nouvelle, ils ne pourront compenser les 35 millions de coup de rabot décidés abruptement en 2017. Ce réseau reste sous-doté en moyens publics. Et les familles ne peuvent être infiniment mises à contribution pour compenser. Face à la hausse des frais de scolarité le raz-le-bol de Papa – Maman est évident. Et on peut le comprendre !

Le tableau d’affichage de la calculette nous livre un second enseignement : on annonce 1000 enseignants détachés supplémentaires dans le réseau. Soyons beau joueur, c’est un chiffre spectaculaire, important. Mais ce sont 500 enseignants qui ont été supprimés à la suite du plan de redressement décidé en 2017. Les 1000 ne seront donc en réalité que 500. Et l’objectif présidentiel, rappelons-le, est de doubler le nombre d’élèves scolarisés d’ici 2030. Bilan : 500 professeurs c’est un mieux mais pas un bien. Sur 10 ans ? C’est 50 professeurs par an en renfort seulement. Alors qu’il devrait donc y avoir 30 000 élèves supplémentaires par an sur la même décennie si le plan de développement est respecté. Les renforts enseignants sont bienvenus mais restent très faibles face au défi gigantesque posé par l’arrivée en masse de nouveaux élèves.

Le Ministre a également évoqué la facilitation de l’homologation dont la procédure d’attribution devrait être assouplie pour accompagner la montée en puissance du nombre d’établissements homologués. Attendons de voir mais restons vigilants pour éviter des homologations au rabais qui provoqueraient une « démonétisation » de la marque « enseignement français ». 

Le Ministre a enfin parlé de la création d’instituts régionaux de formation dont on espère, si elle devait s’appuyer sur les actuels établissements mutualisateurs du réseau, qu’elle se traduira par une augmentation des moyens donnés aux équipes administratives et enseignantes locales. Nous avons besoin d’une formation de qualité et pas d’un simple replâtrage du dispositif actuel.

Bilan : Nous garderons la calculatrice à la main. Et ferons les comptes régulièrement. En vous informant sans fard et sans a priori idéologique de la réalité de la mise en œuvre de la réforme.