Date de publication: 29 Nov 2021 Revue 107 : Éditorial de Jean-Marc Bœuf, secrétaire général
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IL N’Y A PAS D’APOLITIQUES IL N’Y A QUE DES POLITIQUES
Nous avons une formule : ne pas faire de politique mais agir sur le politique.
Or, le syndicalisme, notre syndicalisme en tout cas, doit se méfier des formules qui si on y prend garde, deviennent rapidement des incantations qui n’ont bientôt plus pour écho que la vanité de leurs paroles.
En fait, ne pas faire de politique, c’est bien tout sauf être apolitique tant nous aurions tort de confondre l‘absence de position partisane avec un désintérêt partisan pour la chose publique.
Nous l’avons déjà écrit : signer avec un ministre de la République pour mieux signifier l’importance des personnels que nous représentons ce n’est pas faire de la politique au sens de ce que serait une adhésion au mouvement auquel appartient Jean-Michel Blanquer.
En revanche, c’est bien agir sur un pouvoir politique légitimement représentatif dans le cadre de la légalité républicaine.
Paradoxalement, les organisations syndicales qui s’affirment apolitiques sont parfois celles qui sont le plus imprégnées d’idéologie politique. Dans la mesure où elles estiment que le pouvoir en place n’incarne pas leur idéal politique, elles s’interdisent le plus souvent ce qui est pourtant l’essence même du syndicalisme, la volonté de négocier, la capacité à s’engager.
Cependant, en soi, que ces organisations interrogent le sens du pouvoir en place n’est pas illégitime car s’il n’y a pas d’apolitisme pour celles et ceux qui font le choix de s‘engager dans la vie de la cité, il y a bien des politiques, et toutes ces politiques ne se valent pas, toutes ces politiques ne font pas la politique que nous voulons.
Or, en ces temps de pré-campagne électorale, nous voyons ressurgir des idées politiques d’un autre âge, des idées, qui, sans l’ombre d’un doute, ne s’inscrivent pas dans les valeurs de l’UNSA, dans les valeurs de la République.
La République que nous voulons, ça ne peut être, entre-autres remugles sortis des égouts de l’histoire, « la gueuse » des Barrès et Maurras qui jadis vomissaient « juifs et métèques ».
C’est pour ces raisons que, au-delà des divergences mêmes, notre fédération, en novembre, a signé avec la FSU la CGT et SUD un texte qui proclame fort haut et clair : de ces politiques-là, nous ne voulons pas. C’est cela pour nous, être politiques.
Jean-Marc Boeuf
Secrétaire général A&I UNSA