Revue 112 : Éditorial de Jean-Marc Bœuf, secrétaire général

Revue 112 : Éditorial de Jean-Marc Bœuf, secrétaire général

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La République est née par la mort du monologue monarchique.

Ne l’oubliez pas, Monsieur le président.

 A la date où j’écris cet éditorial, nous ne savons pas ce que sera l’état de la mobilisation sur les retraites. Simplement, les rassemblements du 11 février auront permis de décider d’une journée « France à l’arrêt » le 7 mars : cette perspective-là est juste devant nous.   

C’est pour cela que tenir les deux bouts de la mobilisation, pour reprendre les éléments de langage de l’UNSA, demeure essentiel :

– être de plus en plus nombreux dans la rue, faire signer massivement la pétition

– Faire pression sur les parlementaires susceptibles d’adopter définitivement la réforme au plus tard fin mars. Il faut affaiblir la majorité, la fragiliser, lui montrer que le chemin suivi n’est pas le bon. Nous sommes toutes et tous électrices et électeurs, certains députés ne seront pas insensibles à notre opposition.

Dans le même temps, nous ne devons pas faiblir sur ce qu’est notre syndicalisme : de refus avec notre union et notre fédération lorsque l’intérêt de toutes et tous l’exige, de dialogue lorsque ce même intérêt l’exige tout autant.

En effet, à nous qui sommes de vrais progressistes, la défense de l’intérêt général face à cette (contre) réforme des retraites ne nous fait pas oublier l’intérêt particulier et tout aussi légitime sur lequel nous nous sommes engagés à l’occasion des élections professionnelles et qui nous a valu de conserver et d’améliorer notre première place pour les personnels que nous représentons.

Cet engagement se veut réaliste et concret. C’est pour cela que nous avions négocié et signé avec Jean-Michel Blanquer un « relevé de décisions » sur la requalification de la filière administrative et nous avons obtenu du ministre Pap Ndiaye, conformément à la continuité de l’Etat républicain, la poursuite de ce travail essentiel pour notre filière, travail qui doit être étendu à l’enseignement supérieur en dépit des résistances « autonomistes ».

Malheureusement, sur le sujet des retraites, le sommet de l’Etat est bien loin du dialogue que nous arrivons à obtenir de sa base. C’est sans doute pour cela que refleurit de-ci de-là, dans le cahin-caha des manifestations, le lieu commun du « président-monarque absolu ». Lieu commun peut-être mais image commune à beaucoup de citoyennes et citoyens lorsqu’elles et ils entendent celui censé incarner la Nation en République.

Pour notre part, réalistes et concrets, nous nous sommes donnés comme objectif d’être, partout et toujours, partenA&Ires du dialogue social.

En revanche, on ne peut pas être partenA&Ires d’un monologue social.

Sur les retraites, il serait temps, à moins de meurtrir un peu plus ce pays, que ce président et son gouvernement, l’entendent.

Jean-Marc Boeuf