Un budget 2022 en trompe l’œil et un affaiblissement injustifié de l’administration du système éducatif

Un budget 2022 en trompe l’œil et un affaiblissement injustifié de l’administration du système éducatif

Personnels administratifs de l’éducation nationale et de la jeunesse et des sports : un budget 2022 en trompe l’œil et un affaiblissement injustifié de l’administration du système éducatif

A lire le Projet de loi de finances 2022 (PLF) sur la partie regroupant les moyens consacrés à l’administration du système éducatif des 1er et second degrés, on pourrait croire à une embellie : 50 créations d’emplois !

Or il n’en est rien.

Ce chiffre ne concerne que le Budget Opérationnel de Programme (BOP) 214 (en bref : les services académiques) ;

Le BOP 214 ne comprend pas que des emplois administratifs au sens propre ;

Ce chiffre est la contraction arithmétique de deux mouvements :

+ 80 emplois qui concernent le service national universel, priorité présidentielle et qui ne sont pas spécifiquement des emplois administratifs ;

– 30 emplois à l’administration centrale qui eux sont des supports administratifs qui ne constituent pas une priorité présidentielle.

Au sein du BOP 214 c’est cette nouvelle saignée de l’administration centrale qui vient limiter les dégâts dans les services académiques pour un maintien des moyens juste à l’équilibre pour de nouvelles missions à l’échelle des régions académiques.

Quant au BOP 141 (en bref les établissements scolaires) la saignée continue dans des académies qui comptent parmi les moins favorisées de France : -9 à Nancy Metz ; – 7 à Lille ; – 7 à Reims pour ne citer que les plus touchées. Aucune création en Guadeloupe en dépit du contexte ; -1 en Martinique.  

Bien sûr, on nous dit que tout cela est calculé en tenant compte des fermetures de classes et de la baisse du nombre d’élèves qui théoriquement justifieraient que ces académies perdent des moyens au profit d’académies qui sont en développement. Problème : on ne nous permet pas d’apprécier ces calculs puisque nous ne disposons pas de ces calculs. Dès lors comment justifier qu’il faille toujours redéployer plutôt que créer ? C’est un total déni du dialogue social.

Si le ministère ne justifie pas de ces suppressions c’est peut-être tout simplement parce qu’elles ne sont pas justifiables au regard d’une situation qu’il sait lui-même fortement dégradée dans l’administration centrale les académies et les établissements du fait des charges nouvelles, d’une mauvaise qualité des systèmes d’information qui perdure, des incertitudes sur le devenir de certains personnels avec les risques de décentralisation et d’une pandémie qui n’en finit plus avec une forte dégradation des conditions de travail.

En signant un relevé de décisions favorable aux personnels administratifs avec le ministre, A&I UNSA a démontré qu’il était en capacité de négocier et d’accorder sa confiance sur le fondement d’éléments clairement établis. Dans ce contexte, l’obscurité entretenue au comité technique ministériel sur des questions aussi fondamentales pour les personnels est injustifiable.     

Lien vers le document de présentation du CT du 15 décembre 2021 à partir de la page 28, cliquez-ici.