Budget 2023 pour les « invisibles » de l’Education nationale : Déshabiller les uns pour mal habiller les autres

Budget 2023 pour les « invisibles » de l’Education nationale : Déshabiller les uns pour mal habiller les autres

La présentation en CTMEN le 13 décembre des moyens consacrés pour 2023 à l’administration du système éducatif a confirmé la tendance lourde et insupportable du déni du fait administratif au profit de la vision d’une « administration administrante » jugée inefficace qui aurait constamment besoin de rétrécir pour devenir « opérationnelle ».

Aucune création mais des redéploiements pour cacher la misère avec de surcroît la suppression de 20 ETP à l’administration centrale au profit de missions jeunesse et sports qui, pour importantes qu’elles soient, n’ont rien à voir avec l’administration du système éducatif.

On ne peut accabler nos collègues du ministère en charge de ce travail, qui ont fait au mieux avec les moyens qu’ils n’avaient pas. Ce sont bien les choix de politique budgétaire qui sont à incriminer, qui font des créations une conséquence des suppressions.

S’agissant des EPLE, les créations chez certains à partir des suppressions chez d’autres si elles se justifient par la création d’établissements d’un côté et la perte d’élèves de l’autre ne répondent pas aux besoins d’administration d’établissements confrontés aux tâches nouvelles et aux difficultés et défis posés par le déploiement du nouveau système d’information financière « Op@le »

Quant aux services académiques, nous ne pouvons que réexposer ce que nous avions exprimé dans un récent communiqué et qui, s’agissant du ressenti des personnels, s’appliquent également aux EPLE :

L’épuisement des personnels administratifs se concrétise par déjà de nombreux arrêts maladie, des burn-out. Ces absences malheureuses ne font qu’amplifier les difficultés des services.

La santé des personnels est de la responsabilité de notre employeur.

Si les gestionnaires croulent sous la charge de travail, les cadres intermédiaires font ce qu’ils peuvent pour les aider tout en devant assurer leurs propres missions et rendre des comptes à leur hiérarchie, ils sont entre le marteau et l’enclume.

Jusqu’où notre employeur a-t-il l’intention d’amener ses personnels ?

  • Jusqu’à l’épuisement ? Nous y sommes.
  • Jusqu’à la fuite des services déconcentrés ? Nous y sommes.

Quand notre employeur réagira-t-il ?

Il est plus que temps de réagir et de mettre les moyens nécessaires au bon fonctionnement de notre administration. C’est ce que nous avons, pour tous nos secteurs, demandé au ministre.

Pantin, le 14 décembre 2022

Jean-Marc BŒUF, secrétaire général A&I-UNSA