Date de publication: 25 Juin 2018 IRA : rendre nos missions attractives
La perte d’attractivité de nos métiers pour les élèves des Instituts Régionaux d’Administration fait peser une véritable menace sur l’avenir de l’administration de l’Éducation.
Les élèves des IRA sont notre relève. En plus du « sang neuf », ils sont censés nous apporter diversité des profils et formation généraliste initiale de qualité. Pourtant, le constat est cruel : nous sommes fuis. Parfois, seuls les plus désespérés ou les moins bien classés gagnent nos rangs. Parfois même nos postes restent vacants…
Les raisons de ce triste constat sont multiples.
D’abord la formation reçue n’a pas toujours la qualité que l’on croit. Alors qu’elle devrait être axée sur la gestion matérielle, la gestion des ressources humaines, l’organisation du travail, la déontologie et le rôle du cadre dans une administration agile tournée vers la satisfaction des besoins de l’usager, on forme aux marchés publics et à la comptabilité générale, deux axes que les futurs cadres pratiqueront peu en début de carrière…
Sans parler de certains formateurs qui véhiculent l’image d’une profession en déclin et sans avenir, là où il faudrait ouvrir espoir d’une carrière riche en contenu et en intérêt pour les usagers.
Autre point de discorde : le peu de chance d’évoluer dans la carrière. Pour un sortant d’IRA, choisir l’EPLE c’est devenir adjoint gestionnaire de collège, là où la taille réduite des équipes et une certaine difficulté à trouver sa place dans l’équipe de direction peut rebuter. Les chances d’accéder à de plus gros postes, par exemple en lycée, de devenir comptable un jour, sont réduites et liées à des mobilités réduites, à une pyramide des âges défavorable aux entrants. Dans les services, c’est être exclu des postes attractifs, logiquement préemptés par ceux qui ont des compétences affirmées et de l’expérience. À l’époque du jeunisme et du tout « tout de suite », ça laisse à réfléchir…
Enfin, le mercato des attachés reste un mercato, dans lequel les plus offrants se distinguent. Chez nous, les régimes indemnitaires sont indigents et font sourire toutes les autres administrations dans lesquelles on sait depuis longtemps valoriser la qualité du travail et le talent.
Pour A&I UNSA, il est urgent de s’emparer de la question. Une profession sans relève est condamnée à terme. Nous exigeons une formation de qualité, adaptée aux besoins des usagers et aux véritables enjeux de nos métiers. Nous dénonçons l’absence d’évolution de nos carrières qui n’est supportable pour personne et le mépris financier.
Nous croyons à l’utilité de nos métiers, à la nécessité de les maintenir en capacité d’accompagner la réussite des élèves et tout un système scolaire qui repose sur notre expertise.
Pour cela, il faut penser à la relève. Parce que dans les conditions actuelles de redéfinition du contour du service public et de l’annonce imminente de diminution de l’emploi public pour 2019, nous avons tous besoin de perspectives de carrières et de salaires améliorés, pour ramener à nous les plus motivés.