Les manifestations ne se comparent pas, elles s’additionnent

Les manifestations ne se comparent pas, elles s’additionnent

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Nous avons parfaitement conscience des difficultés qui sont les vôtres pour participer aux grèves et manifestations contre la réforme des retraites, que ce soit pour des raisons financières et/ou professionnelles et personnelles.

Une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce samedi 11 février, justement pour permettre au plus grand nombre de venir manifester.

Interviewé mercredi 8 février sur France Culture, l’historien Pierre Rosanvallon estime que :

« la journée de samedi [11 février] peut être la grande journée de basculement du mouvement social »

L’argument selon lequel E. Macron disposerait de la légitimité pour faire cette réforme car il a été élu avec ce projet est souvent avancé.

Pierre Rosanvallon insiste pourtant sur les deux dimensions fondamentales de la légitimité politique :

– la légitimité issue du « statut », celui gagné lors de l’élection et qui ne peut être contesté

– et la légitimité « d’exercice », la façon dont on exerce le pouvoir et comment on est reconnu légitime

« La représentativité de l’élection […] doit s’accompagner de la reconnaissance de beaucoup d’autres formes de légitimité » (celles des associations, des syndicats, des manifestants…)

« Ne pas reconnaître en démocratie que la légitimité, elle est plurielle, et que la représentation, elle est plurielle, c’est avoir une vision spécialement appauvrie, et les démocraties qui n’auraient que cette vision institutionnelle seraient des démocraties condamnées peu à peu à s’anémier » (risque de dérive populiste).

« La démocratie c’est le régime de la pluralité des pouvoirs et des contre-pouvoirs, de la pluralité des formes de légitimité, de la pluralité des formes de représentation. Et c’est pour ça que la rue a toujours voulu dire quelque chose en démocratie. »

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins/greves-de-1995-greves-de-2023-deux-epoques-une-meme-colere-4894035

Le secrétaire général de l’UNSA, Laurent Escure a justement rappelé l’importance des contre-pouvoirs et des corps intermédiaires en démocratie, dans l’émission C à vous hier sur France 5 :

« Une démocratie complète, c’est à dire qui se vit des élections, mais qui vit aussi des contre-pouvoirs, de la liberté de la presse, de l’indépendance de la justice, de la démocratie sociale, doit aussi prendre en compte ces éléments là, sinon cela ne sert à rien d’avoir inscrit dans la Constitution le droit de grève et de manifester ».

« Il est quand même curieux que le gouvernement ne choisisse pas la voie pacifique, et je lui donne cette responsabilité là. »

« Quelle image le président de la République donnerait à dire Je suis le président qui cède à la violence [des gilets jaunes], et je ne suis pas le président qui cède à un mouvement populaire, pacifique et nombreux ? »

« On est dans une démocratie qu’on appelle complète, on n’est ni dans une démocratie autoritaire, ni dans une démocratie illibérale. C’est à dire qu’on a une démocratie qui conjugue des éléments pour gouverner, le gouvernement […] doit s’appuyer non seulement sur les parlementaires […], mais doit aussi entendre l’opinion publique, […] les manifestants, le monde du travail. »

Sur le nombre de manifestants : « Les manifestations ne se comparent pas, elles s’additionnent. » Ce ne sont en effet pas toujours les même personnes qui viennent manifester.

https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/c-a-vous-saison-14/4531345-invites-laurent-escure-tristane-banon-et-jean-paul-bosland.html

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