L’État employeur abandonne les personnels administratifs de l’éducation nationale

L’État employeur abandonne les personnels administratifs de l’éducation nationale

Communiqué de presse : retrouvez ici la version PDF

La direction générale des ressources humaines du ministère de l’éducation nationale a diffusé hier le lundi 11 mai 2020 aux membres du comité d’hygiène et de sécurité (CHSCTMENJ) une circulaire où on lit, en introduction à la fiche N°3 :

« Le retour à l’activité sur site constitue la règle applicable à l’ensemble des personnels des écoles et des établissements publics locaux d’enseignement »

C’est en complète contradiction avec les consignes nationales et ce que le ministre nous avait dit.

Même si elle prévoit un certain nombre d’exceptions, cette fiche rédigée ainsi est inacceptable : pour toutes et tous, quel que soit le lieu d’exercice, c’est le travail à distance qui est la règle et la présence l’exception.

C’est d’autant plus grave que les premiers résultats de l’enquête que nous avons lancée auprès de nos collègues exerçant en EPLE sont accablants.

Ainsi, alors que près des deux tiers des collègues interrogé-e-s estiment envisageables la réouverture de leur établissement, affirmant par là même leur volonté de faire leur métier au service des élèves, ils expriment également leur désarroi, voire leur colère face à l’abandon qu’ils ressentent :

« Notre employeur a abandonné les administratifs des EPLE ;

Notre employeur ne fait pas face à ses obligations de sécurité sanitaire de ses agents ;

Impossible de se procurer les EPI (équipements de protection individuelle), les produits virucides, le gel, les gants, les masques ;

Les « équipement de protection individuelle » n’ont pas été reçus ;

Incohérence des consignes entre État, collectivité et établissement ;

Manque de communication de la hiérarchie avec l’adjoint gestionnaire ;

J’ai peur, je suis stressé-e, j’ai du mal à m’organiser, je me sens abandonné-e, je suis en colère. »

Pour reprendre les propos du Premier ministre tenus le 28 avril devant les députés

« Le télétravail doit être la norme partout lorsque c’est possible, au moins dans les trois prochaines semaines. Je le demande avec insistance« , a-t-il dit. « Ce dispositif permet de limiter le recours aux transports publics, mais aussi plus globalement de limiter les contacts. Il n’y a pas sur ce sujet un avant ou après 11 mai. »

La parole politique n’aurait donc plus de valeur dans ce pays ?

Se peut-il à présent qu’une circulaire ministérielle se place au-dessus des choix exprimés par le chef du gouvernement ?

Nous en appelons au ministre afin qu’il retire de la circulaire DGRH la phrase « Le retour à l’activité sur site constitue la règle applicable à l’ensemble des personnels des écoles et des établissements publics locaux d’enseignement » et veille à ce que son application, dans les EPLE et l’ensemble des services centraux et déconcentrés du ministère, soit conforme à la bienveillance et à la considération qu’il porte aux personnels comme il l’a maintes fois rappelé.

Le 12 mai 2020
Jean-Marc Bœuf
Secrétaire général