Pouvoir d’instruction des coll. territoriales sur les adjoint.es gestionnaires d’EPLE

Pouvoir d’instruction des coll. territoriales sur les adjoint.es gestionnaires d’EPLE

Nous sommes et restons vigilant.es pour l’ensemble de la filière administrative

La présentation de l’article 32 du projet de loi 4 D au sein des instances nationales est une défaite politique pour Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Qu’il s’agisse du conseil supérieur de l’éducation (CSE, lire ici) ou du comité technique ministériel (CTMEN lire ici) le rejet est massif.  Ce rejet s’est exprimé à l’unanimité des organisations syndicales représentativess’agissant du CTMEN. Ce rejet est tout aussi net et plus encore révélateur s’agissant du CSE, qui au-delà des seules organisations syndicales de l’éducation nationale, comprend les représentants des entreprises, des étudiants, des élèves et de leurs parents :  60 votes CONTRE 0 votes POUR, 2 ABSTENTIONS, 4 REFUS DE VOTE.

Bien sûr, on pourrait penser que ces avis sont en décalages avec l’opinion des collègues travaillant en EPLE. C’est faux, et A&I UNSA a la capacité de le démontrer grâce à l’enquête qu’il a conduite auprès de l’ensemble des collègues C, B et A exerçant en EPLE, syndiqué.es A&I UNSA ou pas.

Quelques données suffisent à s’en convaincre : une publication complète des résultats du questionnaire sera très bientôt disponible, restez connecté.es à l’actualité de notre site

  • 74,1 % des adjoint.es gestionnaires sont opposé.es à leur décentralisation ;
  • 81,5 % des adjoint.es gestionnaires pensent que le « pouvoir d’instruction » n’apporterait aucune amélioration au fonctionnement des établissements ;
  • En revanche, 81,6 % estiment nécessaire de mieux définir la relation avec la collectivité. C’est bien de cela dont il faudrait parler, enfin !   

Chez les collègues A, B, C qui ne sont pas gestionnaires, le rejet est tout aussi net même si moins massif :

  • 57,4 % seraient opposé.es à leur décentralisation ;
  • 46,6 % craignent cette décentralisation contre 30,2% qui ne la craignent pas ;
  • 60,3 % pensent que le « pouvoir d’instruction » n’apporterait aucune amélioration au fonctionnement des établissements.  

L’autre enseignement de cette enquête, c’est le sentiment très partagé que notre employeur, l’Etat, n’est pas à la hauteur des besoins de ses personnels, qu’ils soient attaché.es, secrétaires ou adjoint.es.

Ainsi, 68,1% des collègues ne se sentent pas reconnu.es par la hiérarchie académique et 85,6 % estiment qu’il est nécessaire de mieux définir le contenu de leur métier

Ceci explique peut-être également que les collaborateurs et collaboratrices C, B, A des adjoint.es gestionnaires, moins directement touché.es par les mesures envisagées, expriment un rejet moins massif de la décentralisation. Certains et certaines, même s’ils sont loin d’être majoritaires, se disent sans doute : au point où nous en sommes, pourquoi pas ?

Dès lors nous voyons clairement les dangers d’une telle réforme : division au sein des équipes, complications dans l’organisation du travail, risques de conflits et de mal être au travail pour l’ensemble des collègues des EPLE mais également pour tous les collègues des autres secteurs qui sont nombreuses et nombreux tous les ans à vouloir rejoindre les EPLE dans le cadre de la mobilité. Fort de la légitimité du rejet exprimé clairement par les personnels, nous continuerons à combattre ce projet et tous les effets délétères dont il est porteur pour les personnels, les élèves et les établissements.