Services déconcentrés : Sans ménagement, des personnels sous haute tension, jusqu’à l’épuisement

Services déconcentrés : Sans ménagement, des personnels sous haute tension, jusqu’à l’épuisement

Depuis la rentrée de septembre 2022, un grand nombre de personnels administratifs des services
déconcentrés alertent sur la charge de travail croissante sans moyens supplémentaires. Le ministre de
l’Education lance des politiques très médiatisées sans prendre en compte les conséquences sur le
travail nécessaire à leurs mises en place.


Le recrutement massif d’enseignants contractuels à la rentrée 2022 a engendré une masse de travail
très importante dans les DPE et les DSDEN
. Ces services connaissent actuellement une fuite des
titulaires et donc un turn-over important sur les postes de gestionnaires. Ces vacances de poste,
compensées par quelques nouvelles recrues titulaires et beaucoup de d’agents contractuels
demandent aux chefs de service et aux personnels en place beaucoup d’investissement en termes de
formation qui se cumule avec la masse conséquente de travail. De plus, les personnels contractuels ne
restent souvent que peu de temps car ils fuient vers d’autres administrations qui leur proposent des
emplois mieux rémunérés et des conditions de travail plus acceptables. C’est une spirale infernale…


Paradoxe, la situation a été si critique, que faute de moyens administratifs, les contrats et paies des
enseignants contractuels n’ont pu être faits à temps et des classes n’avaient pas d’enseignants à la
rentrée.


La politique d’inclusion des élèves en situation de handicap entraine également un recrutement
important d’AESH
, à la fois pour de nouveaux élèves mais aussi pour le remplacement des AESH qui
ont quitté leurs fonctions. Aucun personnel administratif supplémentaire pour gérer l’ensemble des
tâches complexes à réaliser avec un outil obsolète. L’inclusion de certains élèves prend du retard faute
de pouvoir établir les contrats à temps.


Bascule d’Agora à RenoiRH concomitante avec les élections professionnelles. Les gestionnaires
concernés par ce cumul d’activités ont des journées de travail qui peuvent atteindre les 12 heures sur
une période très longue. Ce cumul programmé et réfléchi par notre employeur est une hérésie.


Ce ne sont que 3 exemples parmi tant d’autres.


L’épuisement des personnels administratifs se concrétise par déjà de nombreux arrêts maladie, des
burn-out.
Ces absences malheureuses ne font qu’amplifier les difficultés des services.


La santé des personnels est de la responsabilité de notre employeur.


Si les gestionnaires croulent sous la charge de travail, les cadres intermédiaires font ce qu’ils peuvent
pour les aider tout en devant assurer leurs propres missions et rendre des comptes à leur hiérarchie,
ils sont entre le marteau et l’enclume.


Jusqu’où notre employeur a-t-il l’intention d’amener ses personnels ?


Jusqu’à l’épuisement ? Nous y sommes.


Jusqu’à la fuite des services déconcentrés ? Nous y sommes.


Quand notre employeur réagira-t-il ? Lorsque les contrats et les paies de l’ensemble des personnels ne
seront plus assurés ? Lorsqu’on on ne sera plus en capacité de nommer des personnels dans les
établissements auprès des élèves ?


Nos services déconcentrés ne tiennent que par un investissement professionnel des personnels au delà du raisonnable. Il est plus que temps de réagir et de mettre les moyens nécessaires au bon
fonctionnement de notre administration. C’est ce que nous avons, pour tous nos secteurs, demandé au ministre.

Manager, c’est d’abord ménager !


Pantin le 17 novembre 2022
Jean-Marc BŒUF
Secrétaire général A&I-UNSA