Vœux d’aveu

Vœux d’aveu

Le mieux est l’ennemi du bien, dit-on.

Notre ministre a quelque chose d’un Premier de la classe et mon propos est à peine ironique tant je le crois sincèrement soucieux d’être toujours le meilleur et d’expliquer pourquoi il l’est.

Ce début d’année agité devait lui poser souci : comment souhaiter une bonne année à tous quand beaucoup la pense déjà mauvaise ? Il n’avait pas suffi des gilets jaunes, pour lesquels il pouvait se sentir peu concerné nonobstant la solidarité gouvernementale. Venaient maintenant les stylos rouges. On peut comprendre qu’en terme de stratégie, notre ministre ait voulu s’adresser en particulier aux professeurs qui en constituent les bataillons. Mais il ne voulait sans doute pas, nous ne lui ferons pas ce procès, oublier – complètement – les autres.

Je suppose qu’il fut donc décidé de faire deux messages, un pour les uns et un pour les autres.

Las. Le message aux uns, professeurs, fut largement diffusé en établissements. Quant à celui des autres, il demeura, pour ce que nous en avons constaté, sagement sur le site du ministère. Résultat, les personnels administratifs, qui sont une partie des autres, eurent l’impression, notamment ceux des établissements scolaires, que leur ministre les avait – une nouvelle fois ? – oublié.

Cela est particulièrement mal venu à l’heure des suppressions.

Il ne faudrait pas que cela soit l’aveu, volontaire ou pas, du pire à venir, puisque le gouvernement semble vouloir persister dans son funeste projet de réforme de la fonction publique, qui n’a, rappelons-le, même plus de ministre ou de secrétaire d’État dédié et se trouve essentiellement associée aux « comptes publics » – entendez coûts : quel symbole !

Plus que jamais l’action concertée de l’ensemble des syndicats de fonctionnaires est nécessaire : l’UNSA fonction publique s’y emploie, vous en lirez ici les premières conclusions.

Jean-Marc Bœuf

Secrétaire général