Date de publication: 02 Nov 2020 2 novembre 2020, rentrée pour l’avenir ou retour vers le passé… ?
Chères et chers collègues,
Quelques mots pour vous témoigner notre soutien en ces temps difficiles.
Certaines et certains d’entre vous ont pris des congés, d’autres non, d’autres ont déjà repris.
Le 2 novembre n’est donc pas spécialement une « rentrée » mais plutôt un « retour » vers un passé qu’on aurait voulu ne plus connaître : Le confinement revient, et avec lui son lot de paradoxes.
Cette fois-ci, pour beaucoup, il sera de taille : il ne s’agit rien moins que d’un « déconfinement dans le confinement » et ce paradoxe, à lire ce qui se profile dans certaines académies, risque bien de s’étendre à l’ensemble des services et établissements de nos deux ministères.
Si on peut approuver la volonté de maintenir les établissements scolaires ouverts, on peut craindre à nouveau que notre employeur ne soit pas à la hauteur des enjeux et ne sache pas, voire pire parfois, ne veuille pas, traiter humainement les cas de celles et ceux de nos collègues ayant tous motifs légitimes de se confiner pour pouvoir continuer à travailler en sécurité, pour eux et pour les autres et cela quel que soit leur lieu d’exercice, de l’établissement à l’administration centrale.
Car, en effet, les sujets d’inquiétude voire de colère sont nombreux :
Dans les EPLE, la double hiérarchie mal comprise et mal appliquée -collectivités territoriales et Etat- met en exergue un pilotage impossible pour la direction de l’établissement qui doit composer entre des consignes de l’Etat et des réticences voire des refus des collectivités dont voici deux exemples :
1) les effectifs des agents des collectivités sont trop souvent incompatibles avec la mise en place du protocole sanitaire car les agents vulnérables, malades ne sont pas remplacés et au mieux 15 jours après la déclaration d’arrêt de travail. Les collectivités nous disent avoir le plus grand mal à recruter des personnels contractuels dans cette période…
2) les demi-pension qui relèvent de la collectivité sont dimensionnées pour un nombre de demi-pensionnaires déclarés en début d’année. Le confinement et la fermeture des restaurants et snacks va faire monter les effectifs ce qui entraînera des difficultés majeures de capacité d’accueil et de maîtrise des comportements au restaurant scolaire mais aussi pour la production des repas.
Dans l’enseignement supérieur, les emplois du temps des universités et établissements d’enseignement supérieur sont à revoir complétement pour rendre possible l’enseignement à distance avec les TD qui doivent se faire en présentiel. Dans les CROUS, se posent les problèmes liés à la présence des étudiant.e.s dans les résidences universitaires et la volonté de proposer une restauration à emporter dans les restaurants universitaires.
Pour les services académiques, on est toujours dans une grande réticence des directions d’académie à mettre en place le télétravail au-delà de deux jours par semaine …. Un grand nombre d’académie est concerné par cette politique qui est en complète contradiction avec les instructions gouvernementales. Les collègues sont dans l’incompréhension alors que la rentrée de septembre, qui a nécessité bien en amont de la rentrée des enseignants et des élèves la complète implication des personnels administratifs, a pu être réalisée avec des collègues qui ont télétravaillé avec probité et efficacité.
Pour toutes ces raisons et ce ne sont là que de premiers exemples, la période qui s’ouvre risque d’exiger encore plus de vigilance et d’alerte de la part d’A&I UNSA que celle que nous avons vécue au printemps dernier et qui plus est dans le contexte atroce des assassinats islamistes.
Vous pourrez compter sur nous pour répondre à vos inquiétudes et interrogations et porter les revendications de celles et ceux qu’il faudra bien un jour cesser à jamais de définir par la négative, les « non enseignants » et définir pour ce qu’ils sont, de personnels indispensables au fonctionnement de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et de l’enseignement supérieur.
Posez vos questions et témoignez sur aeti-unsa@unsa.org