Date de publication: 14 Mar 2024 Revue 116 : Éditorial de Jean-Marc Bœuf, secrétaire général
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Déchirer le voile du futur, pour mieux protéger l’avenir…
Dans le monde éducatif, le premier trimestre 2024, fidèle en cela ce que fut le dernier de 2023, aura été celui des « chocs » auto-proclamés.
« Chocs des savoirs » dans l’enseignement scolaire, imposé, contre l’avis unanime du conseil supérieur de l’Éducation et de la plupart des chercheurs attachés à cette question, par le gouvernement.
Cette politique des « chocs » assénés avec la sûreté du psychiatre sur la tête du malade, qui semble poursuivre l ‘ambition de redresser une certaine « tour de pisa », aura eu pour seule visible conséquence, pour celles et ceux qui administrent l’école, d’ébranler un peu plus l’édifice.
Ce dont je suis assuré, assis devant mon écran, lumière obscure d’un avenir proche, c’est que l’action que nous avons engagée immédiatement sur le troisième temps de la valse ministérielle – Attal, Oudéa Castéra, Belloubet – était nécessaire : communiqué, lettre au Premier ministre, lettre à la ministre, saisine des députés, qui nous permet d’élargir la question à l’ensemble des secteurs – scolaire, supérieur, jeunesse et sports – où nous sommes représentés.
Mon assurance est telle que même si d’aventure la valse se transformait en marche forcenée avec un quatrième temps de ministre à venir ou déjà advenu à l’heure où vous lirez ces lignes, cette action demeurerait nécessaire et il est certain que nous la poursuivrions.
« Quand on veut tuer son fonctionnaire, on dit qu’il est bureaucrate » écrivions-nous. Cette tentation qui peut conduire le service public à un service, privé de sens, existe dans tous nos secteurs.
Puisse cette revue, qui consacre un dossier à l’enseignement supérieur, en témoigner. Dans l’enseignement supérieur, l’avenir de celles et ceux qui connaissent les dérives de l’autonomie qui emprisonne les ressources
et ne fait libre que d’assumer les charges, n’est guère moins lisible que celui de l’enseignement scolaire.
Par notre action déterminée, déchirer le voile du futur, pour mieux protéger l’avenir… et mieux coudre le présent, voilà notre ambition.